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Etude d'une oeuvre intégrale : Un coeur simple de Flaubert

Etude de l'oeuvre en lecture cursive avec de gros phares sur les moments-clés du récit. L'étude de l'évolution du personnage de Félicité tout au long des chapitres et au fil de ses rencontres avec les personnages de l'oeuvre.

 

La séquence proposée s’adresse à une classe moyenne, voire faible.

Elle prend place àprès une séquence portant elle aussi sur la nouvelle, d’une durée de 6 à 8 heures.
Cette première séquence aurait pour objectifs de vérifier les compétences de lecture des élèves (observer, trier, mettre en relation, proposer des hypothèses, les vérifier, les réaménager) et de mettre en évidence les caractéristiques génériques (concentration des temps, lieux, système des personnages, chute) de la nouvelle.
Le corpus proposé présenterait trois ou quatre nouvelles courtes, au dénouement inattendu amenant les élèves à procéder à une relecture et à prendre conscience du fonctionnement de la lecture. (cf par exemple, Iceberg de F. Kasak, Cycle de survie de Matheson, Le dragon de R.Bradbury, Rêve de P Le Révérend ).

Objectifs.

Un coeur simple sera étudiée dans une deuxième séquence car on propose ici une oeuvre plus difficile pour les élèves par ses thèmes, par son éloignement dans le temps, par son écriture.
Cette oeuvre va permettre aux élèves de revenir sur les caractéristiques génériques antérieurement définies et de prendre conscience que la notion de genre n’est pas figée et que les auteurs aménagent un genre donné en fonction de la signification qu’ils veulent donner à leur oeuvre.
Elle donnera lieu également à une première approche du registre pathétique (Flaubert indique plusieurs fois cette visée dans sa correspondance).
Elle permettra d’aborder le sous-genre de la nouvelle réaliste. On pourra ainsi montrer son inscription dans un thème fréquemment abordé par les écrivains réalistes du 19è siècle, celui de la servante. 
Dans le domaine des faits de langue, cette séquence permettra de poursuivre l’assimilation de la morphologie et de la valeur des temps du discours narratif. On reviendra également sur les différentes formes de paroles rapportées.

Durée.

La séquence proposée (hors prolongement) est d’une durée de 11 heures auxquelles s’ajoutent 3 heures en groupes pour la correction des travaux d’écriture.

 

Déroulement de la séquence.

Séance n°1 (2h) : Etude d’un extrait ouvroir - lecture analytique d’un texte long.

Objectif : amener les élèves à réfléchir sur les valeurs des temps du discours narratif et sur la cohésion textuelle d’un incipit - plus particulièrement la présentation d’un personnage - pour se définir un projet de lecture

1. Après avoir réfléchi collectivement sur les attentes de lecture que peut susciter le titre, on propose aux élèves le chapitre 1 sous la forme d’un texte puzzle ( paragraphes en désordre) et on leur demande de retrouver l’ordre choisi par l’auteur.
Les élèves doivent se trouver en difficulté à cause de l’ambiguïté du pronom " elle " sur le référent duquel ils devront s’interroger, à cause également de l’absence de chronologie linéaire (on sera ici amener à revoir avec eux les valeurs des passés simples - en particulier du passé simple initial - et des imparfaits) et enfin à cause de l’éclatement du portrait de Félicité et de l’entremêlement des présentations des deux personnages féminins.

2. Ces difficultés doivent conduire les élèves à s’interroger sur l’identité du personnage principal et sur la nature des événements qu’ils vont être amenés à lire : que peut bien raconter l’auteur d’un personnage dont on a l’impression de tout connaître d’emblée ? que recherche l’auteur, quelle est la visée de la nouvelle?

A l’issue de cette séance se dessine ainsi le projet de lecture : on s’attachera essentiellement à la création du personnage de Félicité.

Travail d’écriture intermédiaire :

Selon le niveau de la classe, en ce début d’année de seconde, on proposera :

  • un travail de reconnaissance des valeurs verbales dans un texte donné (début de La Parure de Maupassant par exemple)
  • ou un texte à trous à compléter et comparer les choix des élèves à ceux de l’écrivain en mettant en évidence les effets de sens liés au choix des temps.
  • ou l’écriture d’ un incipit de nouvelle d’une dizaine de lignes avec emploi des temps et des valeurs observés au cours de séquence (imparfaits de description et d’habitude, passés simples de chronologie ou de globalité ).

Selon le niveau et le rythme de la classe, le travail est réalisé soit en fin de séance, soit à la maison et donne alors lieu à une mise en commun en début de séance suivante.

Préparation de la seconde séance :

Les élèves sont invités à lire le chapitre II dans sa totalité et à distinguer les différents moments de la vie de Félicité en s’aidant des indicateurs temporels.


Séance n° 2 (2h) : Lecture cursive du chapitre II

Objectifs :

puce3.gif (869 octets) étude de la temporalité du récit, notion de récit singulatif et de récit itératif dans le cadre de la construction d’un personnage
puce3.gif (869 octets) première approche du registre pathétique

Mise en commun de la recherche individuelle : on délimite les différents moments de la vie de Félicité auxquels on attribue un titre ; on note le nombre de lignes accordés aux différents événements retenus par l’auteur.

On aboutit aux remarques suivantes :

  • deux pages seulement sont consacrées à la vie personnelle de Félicité. Dans les deux cas, il s’agit d’épisodes malheureux : enfance et premier amour.

  • sept pages sont ensuite consacrées à la vie de Félicité chez Mme Aubain : elles viennent confirmer le chapitre I : la servante vit dans l’ombre de la maîtresse ; les indicateurs temporels de répétition qui ouvrent presque systématiquement chaque paragraphe mettent en valeur l’étroitesse de cette vie, son manque d’éclat (on aura aussi l’occasion de s’appuyer ici sur les différents valeurs des déterminants), tandis que les verbes d’action montrent l’activité et le dévouement de la servante. Les élèves seront amenés à remarquer que les événements de la vie de Félicité sont plus souvent malheureux qu’heureux ou tout au moins qu’elle donne plus qu’elle ne reçoit (approche du registre pathétique à travers la thématique)

  • dans les sept pages précédemment repérées, on reviendra ensuite sur trois moments particuliers : le taureau, les bains, les retrouvailles de Félicité et de sa soeur. Ces moments marquants peu nombreux viennent confirmer l’interprétation précédente.

Les élèves sont ainsi amenés à s’interroger sur l’image valorisante (?) dévalorisante (?) que l’auteur veut donner de son personnage.

Travail d’écriture intermédiaire en classe

On propose aux élèves un texte dans lequel ils ajoutent à l’endroit de leur choix soit un passage itératif soit un passage singulatif dont ils justifieront la place et l’intérêt.

Préparation de la séance quatre

Les élèves sont invités à lire le chapitre III et à réaliser un tableau récapitulatif des dates, lieux et faits pour les chapitres II et III. Il est possible de commencer collectivement l’élaboration de ce tableau en cours de séance 2 au fur et à mesure de la mise en commun.
On leur demandera de comparer les événements touchant Mme Aubain et Félicité et de dégager les similitudes ou les oppositions dans la vie des deux femmes.


Séance n° 3 (1h) : Travail en groupe :  correction des travaux d’écriture (cf. séance 2)


Séance n° 4 (1h) : Lecture analytique de la scène du taureau : " Un soir d’automne...qu’elle eût rien fait d’héroïque "

Objectif : Etudier la construction du récit (temps, cohésion textuelle, utilisation des différentes formes de paroles rapportées) afin de dégager les éléments qui concourent à la valorisation du personnage, valorisation implicite ou explicite.

On amènera les élèves à réfléchir sur :

  • la double progression thématique à thème constant (face à face Félicité/ le taureau)
  • la présence dominante des imparfaits duratifs (qui amplifient le suspense) alors qu’on s’attendrait à un emploi plus massif des passés simples
  • l’attribution à Félicité, et à elle seule, de paroles rapportées directement ou d’un passage au style indirect libre (choix qui prouvent le sang-froid et le courage de la domestique)
  • l’intervention du narrateur à travers l’adjectif " héroïque ", dans la dernière phrase de l’extrait.

Séance n° 5 ( 2h) : Lecture cursive du chapitre III à partir de sa représentation tabulaire

Objectifs :

puce3.gif (869 octets) lecture d’ une représentation tabulaire pour mettre en évidence les effets de parallélisme ou de contraste qui concourent à la construction d’un personnage.
puce3.gif (869 octets) deuxième approche du registre pathétique

1. L’analyse du tableau permet d’aboutir aux remarques suivantes :

  • on constate à nouveau l’alternance d’une vie routinière et d’événements marquants ; on pourra s’attarder aux événements précisément datés et distinguer ceux qui sont liés à la vie de Félicité ou au contraire qui renvoient à des faits historiques mais dont l’importance est nulle aux yeux de la servante.

  • on mettra en évidence les éléments qui se répondent ( Mme Aubain et Félicité souffrant de l’absence de courrier, désespérées de la mort de Virginie et de Victor ) et ceux qui s’opposent (le courage de Félicité face au désespoir de Mme Aubain, la solitude de la servante quand la maîtresse est entourée ...)

  • on lira en parallèle le début et la fin du chapitre : ignorante des dogmes , c’est par ses actes de charité au quotidien que Félicité devient peu à peu une sainte.

En guise de transition, on terminera cette étude en demandant aux élèves quelles impressions suscitent chez eux la lecture de ce chapitre avant d’aborder l’étude d’un passage particulièrement destiné à provoquer l’émotion du lecteur.

2. Etude analytique du passage où est annoncé à Félicité la mort de son neveu.

On proposera aux élèves la déclaration suivante de Flaubert alors qu’il écrit Un coeur simple : " Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. " et on dégagera les différents procédés qui dans cet extrait visent à amplifier l’émotion ( détails des réactions physiques, description de la rivière - paysage état d’âme -, constraste journée/soirée, réactions finales hyperboliques, rares paroles rapportées directement ...)

L’étude vise à montrer que le pathétique n’est pas seulement lié au thème choisi mais au traitement de ce thème.

Travail personnel pour la séance 6

1. Travail d’écriture intermédiaire
On propose aux élèves un thème identique à traiter sous une forme journalistique (neutre) en 10 à 15 lignes puis dans le registre pathétique en une vingtaine de lignes: la séparation d’un couple sur le quai d’une gare.

2. Poursuite de la lecture
Les élèves procèdent à la lecture du chapitre IV et complètent leur tableau. On leur demande de repérer les effets d’écho entre ce chapitre et les précédents. Ils sont avertis que la mise en commun ne se fera plus sous la forme d’un dialogue professeur-élèves mais que l’un d’entre eux sera invité à présenter le résultat de ses recherches.


Séance n° 6 (1h) : Lecture tabulaire du chapitre IV

Objectifs :

puce3.gif (869 octets) réinvestissement des compétences précédentes (lire, relier, interpréter)
puce3.gif (869 octets) repérage des passages pathétiques -

1. Un élève vient présenter le résultat de ses recherches (parallélismes ou oppositions repérés).

2. Par groupes, les élèves sont invités à interpréter ces éléments : confirmation du personnage de Félicité ou évolution, maintien ou disparitiondu registre pathétique ? Un rapporteur présente ensuite les conclusions du groupe à la classe.

On dégagera ainsi les multiples fonctions de Loulou, à la fois l’amoureux et l’enfant de Félicité ; on mettra en évidence son isolement de plus en plus grand.

On montrera l’accélération de la temporalité grâce aux ellipses : ceux pour qui Félicité a vécu disparaissant, il ne reste rien à dire d’elle. Sa charité se parachève dans le don du seul être qui lui ait jamais appartenu, son perroquet.


Séance n°7 (1h) Travail en groupe : correction des travaux d’écriture (cf. séance 6)

 

On pourra proposer aux élèves la lecture d’un extrait des Thibault, L’été 14, de Roger Martin du Gard qui traite le thème proposé dans le registre pathétique (texte donné en commentaire composé dans d’anciennes annales).

 

 

 

 

 


Séance n° 8 (1h) Lecture analytique : la mort de Félicité ("Son agonie commença ...au-dessus de sa tête.")

Objectif : Grâce à la notion de chute dégagée dans la première séquence, mettre en évidence la complexité de ce dernier passage, son caractère à la fois attendu et imprévu.

La lecture analytique fera réfléchir sur la topographie du passage et sur les rapports entre Félicité et les participants à la procession.

On sera amené à se demander si cette mort constitue bien une apothéose, si elle est l’occasion d’une véritable reconnaissance. En effet, la fin du conte peut paraître ambiguë : Flaubert n’y cède-t-il pas, malgré tout, à son pessimisme habituel dont il avait promis à George Sand de se départir dans cette oeuvre ?

On pourrra également à cette occasion réfléchir sur le choix du prénom Félicité (voir son étymologie, le rapprocher d’un extrait des Béatitudes).


Séance n° 9 (2h) : Séance bilan

Objectifs :

puce3.gif (869 octets) affiner les critères génériques de la nouvelle élaborés au cours de la première séquence
puce3.gif (869 octets) à partir du titre du recueil auquel appartient la nouvelle, dégager la notion de réalisme

1. On réfléchira sur les choix de Flaubert , sur les critères génériques de la nouvelle communs à l’ensemble des textes étudiés lors des deux séquences : après avoir fait constater la concentration des personnages et des lieux, on essaiera d’interpréter la dilatation temporelle. Celle-ci sera mise en relation avec la longueur relativement réduite de l’oeuvre et son découpage, assez inattendu pour une nouvelle, en chapitres.

2. Une deuxième piste de réflexion sera ensuite proposée aux élèves : le titre du recueil. Par opposition aux critères génériques du conte (brièveté, merveilleux, dénouement heureux, intention didactique...) on mettra en évidence le réalisme de la nouvelle (inscription dans un contexte déterminé et nettement identifiable ...). On pourra ici s’appuyer sur les documents que fournissent les petits classiques dont l’appareil critique propose très souvent une lecture documentaire de l’oeuvre.


Evaluation finale

On proposera une évaluation finale destinée à vérifier la maîtrise de l’oeuvre et l’assimilation des connaissances.

On demandera aux élèves de montrer, en s’appuyant précisément sur l’oeuvre, dans quelle mesure Un coeur simple illustre le pessimisme de Flaubert.

Il s’agit ici d’un devoir de type argumentatif dont la mise en forme ne constituera pas un critère de notation mais qui pourra servir de point de départ à une troisième séquence axée sur le discours argumentatif.

Séance 10 (1h) Modules : correction de l’évaluation finale


Prolongement possible de cette séquence :

On proposera aux élèves un corpus de nouvelles ou de romans réalistes du XIXè siècle sur le thème de la servante. (Pot-Bouille de Zola,Histoire vraie ou Rosalie Prudent de Maupassant ... )

Les élèves seront invités à une lecture cursive dont l’évaluation pourra consister en une présentation orale de l’oeuvre choisie à l’ensemble de la classe.

 

 

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